Le 29 Mars 2019, les britanniques quitteront l’Union Européenne. Une décision qui entraîne de lourdes répercussions, notamment sur les droits de douane. Le point à moins de deux mois du Brexit.
Comment la douane française se prépare-t-elle au Brexit ?
La douane française se mobilise pour anticiper au mieux les effets du Brexit. Le gouvernement assure ainsi que « tout sera prêt » quelle que soit la décision prise par le Royaume-Uni et l’Union Européenne.
Depuis 2017, une mission a été placée auprès du directeur général pour réfléchir aux impacts du Brexit et sensibiliser toutes les parties prenantes au retrait du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Les opérateurs économiques sont les premiers touchés et sont donc ceux vers qui la sensibilisation se concentre.
La mobilisation s’accroît de plus en plus à l’approche de la date fatidique et la douane française fait tout son possible pour imaginer et mettre en place des solutions innovantes qui garantiront un trafic fluide au passage de la frontière franco-britannique. Les logiciels de douane DELTA, le système de dédouanement dématérialisé créé par l’Administration des Douanes Françaises, sont ainsi mis à jour en temps réel.
La douane française n’est pas seule pour imaginer et mettre en place ces solutions, tout comme assurer un Brexit fluide aux frontières. Elle travaille ainsi avec plusieurs partenaires et administrations comme le Secrétariat Général des Affaires Européennes, la Direction Général du Trésor, la Direction Générale des Entreprises, ainsi que d’autres directions ministérielles économiques et financières.
Cela permet d’assurer un suivi du projet au niveau interministériel et de garantir la bonne circulation des informations entre la douane et les administrations compétentes. Plusieurs réunions d’informations sont également organisées régulièrement entre les DIRECCTE (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et les partenaires de l’export.
Le Brexit entraînera des modifications importantes, notamment la transformation du tarif douanier pour le Royaume-Uni, et il est ainsi essentiel que les informations circulent bien.
Recrutements à différents postes douaniers sur le secteur de Calais
La douane française se prépare au pire scénario : le « hard Brexit* » dû au « no deal** ». dans ce cas de figure, les douanes seraient totalement fermées et tous les véhicules transitant sur le port de Calais devront être contrôlés.
A ce jour, cela entraînerait ni plus ni moins que la paralysie totale du secteur : les autorités britanniques ont fait un test grandeur nature et se serait plus de 6 000 camions qui se retrouveraient bloqués aux frontières. Pour garantir un passage le plus fluide possible, la douane procède donc à des recrutements : 700 agents entre 2018 et 2019.
En ce début d’année, ce sont déjà 143 postes de douaniers supplémentaires qui seront créés dans l’ensemble port de Calais et Tunnel, portant pour le moment les effectifs de ce secteur à 500 employés. Environ 110 postes seront affectés en brigade et la trentaine restante sera affectée en service administratif, dans des bureaux.
Brexit avec deal, no deal** ou nouveau referendum, ce qui est sûr, c’est que le divorce des britanniques et de l’Union Européenne bouleverse les codes établis. La douane française multiplie ainsi ses efforts pour minimiser ce grand chamboulement.
*hard Brexit : Brexit dur/ **deal, no deal : accord, sans accord